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   Dr. Dan VELEA

 
Chimie Historique Propriétés Terminologie
Loi Consommation Diagnostic Paraclinique
Comorbidité Somatique Thérapeutique Sevrage


HISTORIQUE


L’existence des boissons fermentées – jus de raisins, de pommes – remontent très loin ; l’homme paléolithique ou homme des cavernes, ne connaît pas encore l’agriculture organisée. Ce n’est qu’à partir du néolithique que l’homme préhistorique cultive ses terres, découvre la germination et la fermentation. Les découvertes archéologiques attestent la connaissance et l’usage des boissons fabriquées à partir des céréales fermentées. En Reggio Emilia, sur les bords de Pô, au Danemark, en Anatolie, on a découvert dans les tombes des récipients contenant des restes de boissons alcoolisées – bière, du meth (hydromel). Dans la Bible, on découvre le passage suivant : " Noé planta la vigne et connut l’ivresse ". Pour les hommes préhistoriques ces breuvages sont d’ordre divin. Le vin et son ivresse sacrée permettent une alliance avec la divinité et confèrent l’immortalité. A l’occasion des fêtes religieuses, les prêtres et les chefs consomment le vin de façon rituel. La célèbre potion magique des druides, consommée avant les grands combats, le vin décrit dans les Balkans comme le pouvoir et la virilité de l’ours. De nos jours les peuplades " sauvages " d’Afrique ou d’Amérique Latine, gardent encore dans leurs coutumes l’usage initiatique et rituel du vin.

Chez les Sumériens, la bière d’orge est d’un usage courant. A Babylone on fabriquait déjà 16 sortes de bières différentes. La place des brasseurs était si importante, que c’est la seule catégorie sociale exemptée de service militaire, mais aussi les seules laïques acceptées pendant les fêtes des rois.

Chez les Egyptiens, on fabriquait et consommait de nombreuses boissons alcoolisées : bière d’orge, vin de dattes et le vin de raisins. Dans la mythologie égyptienne on trouve de nombreuses utilisations du vin – rituel, repas funéraires, festivités. Les Egyptiens, connaissent ses propriétés antiseptiques et, lorsqu'ils sont en territoire ennemi, ajoutent leur propre vin à l'eau locale pour éviter d'être contaminés.

Chez les hébreux  " le vin réjouit Dieu lui-même ". On trouve plus de 500 citations du vin dans la Bible. Pourtant, on constate déjà une condamnation de l’ivresse, car elle rend insensé et fait transgresser les lois : " Le vin est moqueur, les boissons fermentées tumultueuses ; quiconque s’adonne n’est pas un sage ".

Chez les chrétiens, le vin est porté au rang divin le plus haut ; Jésus dit aux apôtres, en levant sa coupe de vin :  "  Ceci est mon sang ". Ceci explique l’importance du vin dans la religion chrétienne et le rôle important joué par les prêtres dans le développement de la viticulture.

Chez les indo-européens, l’alcool est produit à partir du soma, une sorte d’hydromel avec du lait, du malt et d’autres plantes. Le soma stimule la pensée, revigore et augmente le courage des guerriers, augmente la vigueur sexuelle, mais le plus important, on lui reconnaît des fortes vertus thérapeutiques.

L'alcool consommé modérément est reconnu depuis l'Antiquité pour ses vertus curatives. En usage externe, ses propriétés antiseptiques et antipyrétiques sont déjà exploitées par Hippocrate qui attribue à ce produit des effets purgatifs et diurétiques. Une brève analyse de la littérature et de la mythologie, nous prouvent l’importance et le rôle du vin dans la vie sociale des grecs. Dans l’Iliade et l’Odyssée, œuvres majeures de la littérature grecque, le vin est pourvu de pouvoirs initiatiques, la mythologie étant marquée par le culte du dieu de la vigne et du vin. Mais les méfaits de l’alcool commence à se faire sentir et la mythologie en fait part. Ainsi les compagnons d’Ulysse seront transformés en porcs après une orgie. Les médecins grecques décriront la cirrhose hépatique et ses complications.

Chez les romains, le culte grecque du dieu Dionysos est vite intégré ; son homologue romain, Bacchus entraîne autour de lui les mêmes phénomènes de fêtes, libations, orgies. Le célèbre médecin romain Galien reconnut que " le vin pris avec modération est avantageux, sinon il est mauvais ". Les romains vont étendre le commerce du vin en Gaule et dans les provinces germaniques.

Dans les contrées lointaines, l’essor de la vigne est ralenti par les interdictions religieuses – Bouddha ou Mahomet.

Toutefois on doit souligner l’universalité de l’utilisation des boissons alcoolisées. Les boissons sont sacralisées et porteuses des vertus symboliques – puissance, force, vitalité, courage, purification… L’aspect social est aussi très important : on ne boit pas seul, les prêtres boivent pour pouvoir communiquer avec les entités suprêmes, pendant les grandes fêtes les hommes affirment leur virilité et leur statut social.

Pendant le Moyen Age, le vin est surtout réservé aux classes sociales élevées ; le peuple boit de la bière – la cervoise – fabriquée dans des brasseries monacales. On sert la bière dès le petit déjeuner. Quant aux vignes se sont surtout les abbayes et les monastères qui surveillent la production du vin. Le vin est réservé à la messe (c’est le sang du Christ), et au four et à mesure le vin devient un produit très convivial – le vin d’honneur qu’on offrait aux hôtes de passages.

Plus récemment, à la fin du XVlllème siècle et dans la première moitié du XlXème siècle, les pères fondateurs des théories modernes sur l'alcoolisme – Rush, Trotter et Huss – décrivent avec force détails les effets néfastes de l'alcool sur la santé. Mais l'alcool continue d'être perçu comme bénéfique dans certaines circonstances. Au XIXème siècle, lorsque l'on soupçonne l'eau d'être à l'origine du choléra, l'ajout de vin est fortement recommandé pour purifier l'eau de consommation.