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   Dr. Dan VELEA

 

Facteurs de risque Familles Sociologie du risque
Psychopathologie   Trafic de stupéfiants


FACTEURS DE RISQUE

L’articulation de plusieurs facteurs de risque (individuels, psychopathologiques, comportementaux, familiaux, sociaux) doit être prise en compte dans la description des phénomènes addictifs. Certains événements dans la vie du consommateur peuvent indiquer le risque encouru. Ces signes précurseurs se retrouvent dans l’anamnèse du sujet sous la forme des réactions aux différentes situations.

L’augmentation du nombre de facteurs de risque augmente aussi la probabilité du risque et la gravité de la consommation. Plutôt un facteur de risque et un signe précurseur font leur apparition, plus forte est la probabilité d’installation des troubles addictifs.

Comme dans les autres situations liées à la consommation de substances psychotropes, il faut différencier l’impact d’une consommation occasionnelle, d’une consommation initiale qui n’est pas forcement suivie d’un passage à la toxicomanie et des comportement abusifs qui ne remplissent pas les critères de la dépendance.

On décrit plusieurs facteurs de risque :

Dépendance par rapport à l’environnement ;
Discontinuité dans la vie relationnelle ;
Simplicité des relations affectives ;
Angoisse de séparation ;
Intolérance à la frustration ;
Dévalorisation de soi, perception négative de son corps et de ses compétences ;
Incapacité d’auto-contrôle ;
Recherche de comportements nouveaux ;
Agressivité et difficulté de verbaliser les affects négatifs ;
Incapacité d’adaptation aux stress sociaux et aux difficultés de la vie courante ;
Goût prononcé pour la transgression ;
L’incapacité d’établir des relations satisfaisantes avec son entourage.

Facteurs de risque individuels
La présence d’une conduite de consommation alcoolique ou des drogues dures au niveau des familles, représente un sérieux facteur de risque ; la reproduction de la conduite de consommation varie selon les auteurs entre 30 à 50%. La non-résolution de la problématique familiale et les phénomènes de transmission transgénérationnelle explique en partie ce constat.

L’âge de début est un facteur extrêmement important : un comportement de consommation de substances psychoactives qui débute avant l’âge de 15 ans est très péjoratif en terme d’évolution. La plupart de ces jeunes rencontreront la polytoxicomanie.

La notion de prédisposition génétique est souvent rencontrée parmi les facteurs de risque individuels. L’étude de Sehucket (1985) portant sur des enfants adoptés de parents alcooliques et sur des jumeaux, a démontrée qu’un grand pourcentage (plus de 50%) de ces enfants reproduisent la consommation de substances psychotropes, même si le milieu familial ou ils ont été élevés ne présente une telle consommation. Selon des études américaines, les enfants de parents consommateurs de drogue présente une vulnérabilité métabolique devant une telle consommation, vulnérabilité que les enfants de parents n’ayant pas présentés une pharmacodépendance.

Facteurs de risque psychopathologiques et comportementaux
Le signe précurseur comportemental le plus important est le syndrome de " l’enfant difficile ". Ce syndrome comporte trois dimensions : le niveau d’activité, l’émotivité et la sociabilité.

Le niveau d’activité,  comporte plusieurs aspects :

Hyperactvité-impulsivité : enfant trop agité, incapable de rester assis et supporter les frustrations ;
Problèmes d’attention et socialisation : capacité de concentration réduite, des résultats scolaires catastrophiques malgré un niveau d’intelligence se situant dans les normes ;
Comportement antisocial : comportement agressif, destructeur, vols ;
Difficultés d’apprentissage : retard dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

L’affectif est une composante importante du syndrome d’enfant difficile. La labilité émotive, les personnalités extraverties, sont des facteurs prédictifs du risque de consommation de substances psychoactives. La coexistence de signes dépressifs et les difficultés relationnelles représentent des facteurs de risques directs.

La sociabilité et la recherche continuelle de nouvelles relations sont souvent perçues comme des facteurs de risques prédictifs. Il s’agirait plutôt d’une pseudosocialisation. Les toxicomanes investissent de manière emphatique la substance psychoactive et toutes leurs recherches de plaisirs sont orientées vers le plaisir de la drogue.

Facteurs démographiques
Il existe des régions géographiques ou l’usage des substances psychoactives revêt la connotation de l’habitude. Certaines populations dans les régions d l’Amérique du Sud, des régions de l’Extrême Orient, sont depuis des siècles des consommateurs de ces produits, sans pour autant tomber dans la pharmacodépendance réelle.

Les populations immigrées et les minorités ethniques trouvent souvent refuge dans la drogue. Aux Etats-Unis, la population hispanique et les Afro-américains représentent la majeure partie des consommateurs de drogues dures. Le rôle de l’acculturation entre parents et enfants et illustré par des recherches qui mettent en évidence un rapport 3 :1 entre la première génération d’immigrés et leurs descendants. Cas classique en France ou en retrouve les mêmes données au sein de la population maghrébine. L’angoisse, la dépression, le sentiment d’éloignement, la mauvaise estime de soi, mais surtout la perte de repères culturels expliquent ce phénomènes. La place du père, autorité et image de la loi est complètement dévalorisée.


Facteurs de risque familiaux
On identifie plusieurs facteurs de risques familiaux :

L’âge de l’enfant lors de la consommation de substance psychoactive par un membre de la famille ;
La gravité des traumatismes et des carences éducatives vécus dans l’enfance ;
Le rôle de l’enfant dans la famille ;
Le degré d’isolement social de la famille ;
Le niveau de dysfonctionnement familial causé par le manque de repères et par l’inconsistance des règles ;
Le degré des conflits familiaux ;
Les comportements de consommation au niveau de la famille ;
L’image de socialisation, l’admiration des membres de la famille devant cette consommation et la tendance d’imitation de ce comportement.

Le rôle de la fratrie est très peu étudié ; pourtant on constate souvent que dans plus d’un tiers des cas, au moins des membres de la fratrie avait un comportement de consommation de substance psychoactive. Dans beaucoup de cas, un des frères ou une sœur sont les premiers fournisseurs de produits.

Enfants traumatisés
La capacité des enfants qui ont subi différents traumatismes de s'adapter, de résister = " résilience ". Malgré cette apparence de sérénité, il faut toujours avoir en tête l'idée selon laquelle ces enfants gardent une cicatrice de leur blessure.

L'existence des mécanismes d'équilibration, qui permettent un éloignement de l'entourage, reconstruction imaginaire du passé, fantasme d'une mère idéalisée, hyperactivité - permettent à la fois d'évacuer des tensions insurmontables et dans un autre temps des manifestations psychosomatique qui ont le rôle d'attirer l'attention de l'entourage.

La " capacité du lien " entre l'individu et son environnement à son rôle protecteur.