Dialogue n° 11
sommaire
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Les principaux résultats des études épidémiologiques sur les démences

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Annick Alpérovitch
Directeur de l'Unité Inserm U360
"Recherches épidémiologiques en neurologie et psychopathologie"
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L'étude pionnière sur la démence et ses conséquences a été l'étude PAQUID, lancée par l'unité INSERM 330 de Bordeaux " Épidémiologie, santé publique et développement ".
En 1999, la cohorte PAQUID entre dans la 11ème année de suivi. Quatre mille personnes âgées de plus de 65 ans et plus résidant en Gironde et Dordogne ont été incluses dans l'étude en 1988. L'objectif de PAQUID était d'évaluer la prévalence et l'incidence de la démence, de définir ses principaux facteurs de risque sociologique, de dépister les troubles précoces et d'évaluer les conséquences de la démence en termes de handicaps associés.
Grâce à cette étude, on dispose d'une estimation précise de la prévalence (3,5 %) et de l'incidence (<1 %) de la démence en France. PAQUID a montré le rôle du niveau d'étude et de la profession sur le risque de démence, suggérant que les " réserves " cognitives ou les stratégies cognitives liées au niveau d'éducation permettent de retarder l'expression clinique.
PAQUID a également permis de mettre au point des tests de dépistage simples des troubles démentiels.


L'étude EVA (Épidémiologie du vieillissement artériel) est une autre étude longitudinale sur le déclin cognitif.
Comme son nom le suggère, elle prend largement en compte les facteurs vasculaires.
L'étude, conduite par les unités INSERM 258 et 360, porte sur 1 400 personnes de 60 à 70 ans habitant la ville de Nantes.
Lancée en 1991, elle a déjà apporté de nombreux résultats sur le rôle possible de facteurs biologiques dans le déclin cognitif.
L'une des originalités de l'étude EVA est la réalisation de 850 examens IRM permettant d'évaluer les lésions cérébro-vasculaires infracliniques et leur association possible avec les troubles cognitifs.

A Montpellier, le CJF INSERM 9702 a entrepris l'étude EUGERIA destinée principalement à définir la méthodologie d'une détection précoce de la démence et à décrire l'histoire naturelle de la maladie chez des personnes consultant leur médecin généraliste pour des troubles cognitifs.

A Lille, la cohorte ELNOR a permis à l'unité INSERM 508 d'étudier certains facteurs de susceptibilité génétique dans la démence.

Enfin, d'autres équipes de l'INSERM, notamment à Montpellier et àToulouse, sont impliquées dans des recherches sur les aspects socio-économiques et les handicaps.
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